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alexiia
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MessageSujet: Les autres   Les autres Icon_minitimeDim 21 Jan - 20:48

Histoire que j'avais dû écrire y'a deux ans pour l'école...Nostalgie, Nostalgie..C'est nul, mais j'aime bien la fin =)

J'la mets histoire d'pas oublier =)

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J’ignorais d’où je venais, ce que je faisais là ni comment j’y étais arrivé, pendu à des kilomètres du sol. Ce devait être le vent qui soufflant de plus en plus fort qui m’avait sortit de ce sommeil pourtant agréable comparé à l’endroit où je m’étais retrouvé, ou peut-être ce froid pénétrant qui m’assaillait peu à peu. Je remarquai que tout ce qui m’entourait demeurait d’une immensité à en faire pâlir mes pauvres petits membres.

Le vide sous moi me terrifiait et je passais ainsi mes journées à essayer tant bien que mal de résister aux coups de vents de plus en plus violents qui tentaient de me faire chavirer. Mais un jour, malgré moi, la force me manqua et je me retrouvai incapable de résister tandis qu’un coup de vent probablement plus violent que les autres m’emporta. J’eus beau tenter de m’accrocher de toutes les forces qu’il me restait à l’embout qui m’avait tenu jusque là, il se révéla plus fort que moi et je finis par lâcher prise, à bout de force. La chute fut longue mais moins douloureuse que je ne me l’étais imaginé. En effet, j’atterris sur une matière d’une étonnante douceur qui amortis ma chute mais je m’évanouis tout de même sous le choc.

J’eus à peine le temps de reprendre conscience qu’un être immense et impressionnant s’approcha de moi. Il avait quatre pattes dotées de grandes griffes pointues qui m’auraient détruit en un clin d’œil, deux petites oreilles pointues, une longue queue touffue, deux petits yeux ronds et noirs qui me dévisageaient avec ce que je traduisis instinctivement par de l’envie ainsi qu’un pelage brun virant au roux semblant doux au toucher. Il se déplaçait rapidement, trop rapidement d’ailleurs pour que je n’aie le temps de réagir. Je fus soulevé du sol par une de ses pattes puis il m’approcha de ce qui devait être son museau, me secoua dans tous les sens pendant un temps qui me parut interminable puis finit par me frapper violemment sur le sol. Sous le choc et pour la deuxième fois de la journée, je perdis conscience.

Je me réveillai quelque temps plus tard, écrasé sous une matière lourde, sombre, froide et quelque peu humide par endroits. Ce nouvel endroit était désagréable, je m’y sentais oppressé et j’avais l’impression d’étouffer mais au moins j’étais à l’abri du vent et des êtres comme celui qui m’avait assommé plus tôt. J’y restai longtemps, ainsi, je finis par m’y habituer. Je remarquai vite que je n’étais pas seul : je pouvais percevoir des glissements, des frottements, des reniflements et d’autres bruits incessants. Ils m’effrayaient, sûrement parce que je ne savais pas d’où ils venaient.

Je restai des jours à somnoler, tout en restant sur mes gardes car les bruits que je continuais à entendre me faisaient encore peur parce que je ne savais pas d’où ils provenaient…Petit à petit, je commençai à avoir de plus en plus faim. Je décidai donc de sortir une de mes jambes de la coquille( cette sorte de peau rigide qui me protégeait de l’extérieur) qui se faisait trop petite désormais pour mon corps grandissant. Ainsi, je pus récolter plus facilement cette humidité et ces petits grains salés qui me nourrissaient tant bien que mal.

Chaque jour, je grandissais un peu plus. Lentement, certes, mais je voulais grandir, je ne saurai dire pourquoi. J’éprouvais en fait une sorte de manque qui me poussait à aller chercher à chaque fois encore plus loin de la nourriture à l’aide de mes nombreuses jambes. Au début, la matière sombre qui me retenait enfermé était assez résistance et m’empêchait presque de me développer. Mais je trouvai une direction, un endroit où elle devenait de plus en plus facile à creuser et je décidai donc de me développer le plus possible de ce côté là jusqu’au jour où je trouvai un passage qui menait vers l’extérieur.

Je mis quelque temps à me rendre compte que cet extérieur était en fait l’endroit où je suis né, l’endroit que j’avais vu pour la première fois. Seulement, je le voyais d’un autre point de vue : cette fois, je n’étais plus suspendu en l’air mais j’étais au sol, et le monde n’en paraissait que plus grand. C’était effrayant et je me sentais ridiculement petit face à ces géantes choses qui m’entouraient

Depuis que j’avais réussi à sortir une partie de moi hors du sol, je me développais plus facilement, non pas seulement parce que j’avais plus de place mais surtout parce que je me nourrissais de deux éléments en plus. Je me nourrissais en fait de ce que j’appelais la source lumineuse, la source liquide (ou humide) que je trouvais dans le sol grâce à mes nombreuses jambes et de l’air. J’étais également très friand de petits grains qui avaient un goût délicieux et que je trouvais en grandes quantités dans le sol.

Je me rendis compte que beaucoup des êtres qui m’entouraient me ressemblaient en quelque sorte. J’essayai à plusieurs reprises de communiquer avec eux mais sans succès. Il y avait également énormément de ces blocs cylindriques bruns et verts que j’avais pu observer à ma naissance. Je les avais tout de suite trouvés très intimidants, à un point où je n’osais presque pas les regarder au début.

Un jour, un des blocs me parla. Il me salua gaiement et très gentiment, mais j’eus tellement peur que j’en fus paralysé et je ne sus émettre aucun son, si ce n’est qu’une espèce de grognement sans signification. Il rit puis ne m’adressa plus la parole. Par contre, je l’avais surpris plusieurs fois en train de communiquer avec les autres. Un jour, je crus comprendre qu’ils parlaient de moi mais je n’ai jamais su si j’avais eu raison ou si c’était mon côté égocentrique qui avait pris le dessus ce jour-là.

Ce qui était sûre en tout cas, c’était que chaque jour je grandissais un peu plus. Pas énormément, certes, et très lentement mais je grandissais et cela m’amplifiait de fierté.
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MessageSujet: Re: Les autres   Les autres Icon_minitimeDim 21 Jan - 20:49

Se nourrir n’était pas facile tous les jours. En effet, il me manquait parfois un élément. Une fois, je n’avais plus de source liquide. Je dus donc chercher, à l'aide de mes jambes, qui m’étaient décidément indispensable, dans les profondeurs du sol, une ou deux gouttes de cette source liquide dont j’avais tellement besoin. Je découvrais ainsi de nouveaux endroits, bons ou mauvais. Je sentais bien que d’autres êtres comme moi se battaient également pour avoir leur part mais je n’avais heureusement aucun problème avec eux.



La source lumineuse, pour un être aussi petit que moi, n’était également pas toujours facile à obtenir. Les blocs la cachaient parfois sans le faire exprès, du moins c’est ce qu’ils me disaient. J’avais voulu protester à plusieurs reprises contre eux parce que je passais parfois des journées entières sans ma dose normale de source lumineuse mais j’étais trop paralysé par la peur pour oser leur dire quoique ce soit, surtout si c’était une critique...



Je n’avais d’ailleurs toujours pas osé leur dire ne serait-ce qu’un mot. Alors, quand je me trouvais dans le noir (je sais, j’exagère parce que quand je n’ai pas de source lumineuse, ce n’est pas pour autant que je suis complètement dans le noir…), j’attendais patiemment dans mon coin qu’un des blocs remarque qu’ils me cachaient de la source et qu’ils se bougent pour moi. Ou je me plaignais à ma voisine et nouvelle amie que je nommais Bella jusqu’à ce qu’un des blocs nous entende, ce qui était bien entendu beaucoup plus efficace mais quelque peu embarrassant.



J’appelais Bella ainsi, vous l’aurez deviné, parce qu’elle était selon moi la plus belle. Elle n’était pas comme moi, elle était même assez différente physiquement même si on fonctionnait de la même manière (elle se nourrissait des mêmes éléments que moi, elles se servaient aussi des ses jambes pour récolter des aliments…) mais sa différence ne m’empêchait pas de la trouver très jolie, au contraire.



Sa tête était blanche avec un petit rond jaune au milieu. Son corps était long, fin et vert. Pour tout vous dire, nous avions du mal à communiquer car nous ne parlions pas la même langue, mais nous aimions nous écouter l’un et l’autre, même si on ne comprenait rien de ce que disait l’autre, cela nous faisait du bien. Elle était très souriante, ce qui la rendait encore plus charmante à mes yeux. Et c’est normal d’ailleurs : comment ne pas aimer un être aussi joli et qui plus est souriant ? C’était d’ailleurs grâce à son sourire que notre amitié avait débuté, et je m’étais très, je dirais même trop, vite attaché à elle.



Mais être l’ami de Bella était parfois difficile parce que j’avais toujours peur de la perdre. Bella était de nature très fragile et elle faillit mourir à plusieurs reprises par manque d’une des sources. A chaque fois, cela me brisait le cœur de me dire que je pouvais la perdre. Mais à chaque fois également, je faisais mon possible pour qu’elle survive et j’allais parfois même jusqu’à lui donner de mon eau. C’était dans ces moments-là, d’ailleurs, quand elle était sûre le point de mourir, que j’osais ouvrir ma petite bouche et faire semblant de me plaindre à Bella pour que les blocs nous laissent un peu de source lumineuse. Sinon, j’avoue que je n’osais pas. Je leur disais juste parfois merci, ce qui me semblait tout à fait naturel, même si je leur en voulais de risquer la mort de mon amie.



Lorsque j’avais commencé à grandir en dehors du sol, j’avais vite remarqué ces petits êtres pour le moins étranges qui pullulaient le sol. Je finis par appeler ces êtres les êtres rapides car, vous l’avez compris, ces êtres étaient extrêmement rapides, surtout comparés à nous.

Certains étaient petits et me chatouillaient quelques fois. Certains me montaient parfois dessus pour m’explorer. J’en avais même eu certains sur moi qui avaient essayé de me manger mais qui avaient vite abandonné. Je ne devais pas être à leur goût, tant mieux d’ailleurs. Croyez-moi, ce n’était pas vraiment agréable de se faire manger par mordre par ces petits êtres pas si innocents qui ce que je n’avais imaginé. Quoiqu’il en soit, ils me fascinaient. Ils étaient si rapides, si agiles, c’était impressionnant !





Plus les jours passaient et plus le temps se rafraîchissaient. La source lumineuse devenait moins intense que d’habitude. Au début, je pensais que c’étaient les blocs qui s’amusaient à nous la cacher, comme ils le faisaient si bien et qu’ils semblaient aimer faire, mais je m’étais rendu compte que finalement ce n’était pas eux. Peut-être n’étaient-ils pas aussi cruels que je ne l’avais imaginé ? Cela restait à prouver.



En attendant, ce manque de source lumineuse devenait gênant, et j’essayais tant bien que mal de le combler par la source liquide, l’air et ces petits grains que j’aimais tant (j’en profitais d’ailleurs pour en manger exagérément). Je passais mon temps à regarder les sourires qui se voulaient rassurants de ma petite Bella mais surtout à regarder vers le haut à le recherche d’un peu de source lumineuse et à tenter de comprendre ce qui se passait là haut. Il y avait en fait une grosse masse grise qui remplaçait apparemment la couleur bleue à laquelle je m’étais habitué. Je trouvais ça moche et triste, mais que pouvais-je y faire…



Un jour, il arriva une chose incroyable, inimaginable : de la source liquide est tombée d’en haut ! J’ai d’abord cru que c’était des blocs qui, pour nous aider Bella et moi à grandir, nous en donnaient. C’est vrai, ils étaient si grands qu’ils devaient forcément avoir de longues jambes qui allaient beaucoup plus loin que nous dans le sol et donc ils devaient pouvoir récolter plus facilement de la source liquide et ils nous en donnaient pour se faire pardonner de nous priver de notre bonne source lumineuse ( J’étais finalement persuadé à ce moment là que c’était les blocs qui avaient mijoté un plan pour nous pourrir la vie à moi et à Bella parce qu’ils étaient jaloux de notre amitié à moi et à Bella et qu’ils auraient eux aussi voulu qu’elles leur sourie… Alors ils nous avaient privés de source lumineuse pour se venger. C’est bien plus tard que je compris qu’ils n’avaient rien à voir avec tout ça, que c’était en fait un événement qui se produisait chaque année à la même période.).



Mais je compris une fois de plus bien plus tard que les blocs n’avaient rien à voir avec tous ces événements. Quoiqu’il en soit, à cette époque-là, Bella et moi (surtout moi en fait vu que nous n’arrivions toujours pas à communiquer alors je ne connaissais pas vraiment son opinion. Mais comme nous nous aimions, elle devait avoir le même que le mien, c’est évident) mettions tous les événements qui nous paraissaient inexplicables sur le dos des blocs. Ou sur ce que j’appelais à ce moment-là leurs chapeaux (vous savez, cette espèce de grosse boule verte qu’ils avaient tous sur leurs blocs bruns…).



Il y avait de plus en plus de source liquide qui tombait d’en haut, ce qui n’était pas plus mal, au contraire : nous ne devions plus aller chercher de l’eau dans les profondeurs du sol vu qu’elle s’offrait à nous. Cependant, ce n’était pas agréable tous les jours parce qu’il y avait trop de source liquide, non pas à cause de ma gourmandise parce que je savais quand même me limiter mais parce qu’il en tombait trop. Ce n’était donc pas de ma faute…



Les jours passants, il était de plus en plus désagréable de vivre. La source liquide était beaucoup trop abondante quand la source lumineuse se faisait beaucoup trop rare, le vent commençait à se lever et un froid commençait à s’installer. Les blocs sont d’ailleurs tombés malades : leurs chapeaux qui étaient d’ordinaire d’une belle couleur verte viraient au rouge, brun ou orange. C’était aussi très joli mais ce n’était surtout pas normal. Un des blocs, me voyant paniqué, m’avait alors dit d’un ton rassurant :

- Ne t’en fais pas mon petit, tout va bien. Il est juste temps pour nous de dormir. Alors nous faisons mourir nos chapeaux comme tu les appelles, même si ce ne sont pas à proprement parler des chapeaux, pour pouvoir dormir plus tranquillement. Il est temps aussi pour toi de t’endormir.



Je n’avais, bien entendu, rien répondu à ce qu’il m’avait dit. Et il ne s’attendait d’ailleurs pas à ce que je le fasse. Je demandai quand même à Bella si moi aussi je devais enlever mon chapeau et pour toute réponse, elle me fit un joli sourire comme elle sait si bien les faire. Je n’étais pas déçu parce que je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’elle me réponde : elle ne comprenait toujours pas ce que je lui disais. Mais je n’étais pas pour autant rassuré, d’autant plus qu’elle paraissait-elle aussi un peu malade
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MessageSujet: Re: Les autres   Les autres Icon_minitimeDim 21 Jan - 20:50

Chaque jour, Bella mourrait un peu plus. J’avais beau essayer de l’aider à survivre, rien à faire. Un jour, je me rendis compte qu’il ne lui restait plus que son petit rond jaune qui était désormais plutôt brun que jaune.



Notre bloc voisin, celui d’en face (le seule qui avait jusqu’alors essayé de me parler en fait) qui ne s’était apparemment pas encore endormis, me dit que cela ne servait plus à rien d’essayer de faire survivre Bella et qu’il était temps pour moi de m’endormir, ce que je finis par faire, malgré moi, à bout de force.



C’est un rayon de source lumineuse qui me réveilla quelque temps après. Je constatai avec bonheur que je n’étais pas le seul à m’être sortit de ce long sommeil. Moi qui la croyais morte, je sentais que Bella s’étais remis à vivre à côté de moi. Les chapeaux des blocs se reconstituaient peu à peu et les autres êtres rapides s’étaient eux aussi activés autour de nous. Je me sentais revivre et cette sensation était fantastique comparé à ce sentiment de vide, de tristesse qui m’avait gâché le sommeil.



Je me remis vite à mon activité favorite : la nutrition. Je me régalais de petits grains comme d’habitude et profitais au maximum de la source lumineuse tant que j’en avais l’occasion. Je continuais à me développer et grandissais donc de plus en plus. Je finis par être deux fois plus grand que Bella, ce qui rendait notre amitié plus difficile qu’avant. Mais ce qui me perturbait le plus, c’est que ma jambe principale a commencé à se diviser en plusieurs jambes et virait au brun. Une peau assez dure commençait également à se former autour de celle-ci, me permettant de me protéger des agressions extérieures telles que les morsures des êtres rapides qui s’obstinaient à essayer de me manger.



Cette année passa plus vite que l’année, du moins j’en avais l’impression, et il fut temps de se rendormir. Je n’avais toujours pas adressé le moindre son aux blocs mais cela n’avait pas vraiment d’importance à mes yeux. J’avais beaucoup grandit et grossi, il faudrait que je modère ma consommation de grains si je ne voulais pas finir aussi gros que les blocs, mais je n’avais pas appris grand chose sur le monde qui nous entourait et je n’arrivais

Toujours pas à communiquer avec Bella, ce qui m’attristaient beaucoup. J’avais peur de la perdre sans n’avoir jamais tenu une seule conversation avec elle.



Mais lorsque je me réveillai quelque temps après, Bella était toujours bel et bien là, à mes côtés, ce qui me rassura énormément. Cette année-là, je grandissais et grossit encore, malgré que je ne mangeais presque plus de grains. Je compris alors que ce n’était pas vraiment les grains qui me faisaient grandir mais que c’était mon corps, que je devais grandir.



Et chaque année se passait plus ou moins de la même manière, chaque année je grandissais un peu plus et ma peau se renforçait de plus en plus. Je me rendis compte au bout de quelques années et à l’aide de mon bloc voisin que j’étais moi aussi un bloc, comme lui et comme les autres qui nous entouraient. J’avais en effet la même morphologie qu’eux vu que mon corps étaient également une espèce de bloc cylindrique brun et un chapeau avait commencé à me pousser dessus. Je m’obstinais d’ailleurs à l’appeler chapeau, même si mon bloc voisin n’aimait pas que je l’appelle ainsi. En résumé, j’étais un bloc, mais en petit.



Mon voisin voyait que j’étais triste et que je n’aimais pas mon corps, ce que j’étais devenu et qu’il tentait de me rassurer en me disant que c’était normal d’ être aussi petit que moi, que je grandirais avec le temps et qu’un jour je deviendrais aussi grand qu’eux. Mais à défaut de me rassurer, cela m’avait encore plus déprimé parce que ce n’était pas le fait d’être petit par rapport aux autres blocs qui m’attristait, au contraire, j’aurais voulu rester aussi petit que Bella. Parce que, maintenant que j’étais devenu beaucoup plus grand qu’elle, il m’était quasi impossible d’avoir une quelconque relation avec elle. Et je me rendais compte peu à peu que je n’en aurais plus jamais.



Elle me manquait atrocement et j’étais persuadé que je lui manquais aussi car chaque année je la voyais mourir un peu plus jusqu’à ce qu’elle meure complètement. J’étais assez naïf pour croire que c’était ma présence qui lui manquait mais mon voisin m’expliqua par la suite qu’en grandissant, j’avais fini par lui cacher la source lumineuse et ainsi elle en recevait que très rarement. Je culpabilisais beaucoup d’avoir provoqué une mort, surtout celle d’une amie, mais je compris, avec l’aide des autres blocs, qu’on ne peut pas éviter de cacher la lumière pour tout le monde et que chaque année on tuait sans s’en rendre compte plusieurs êtres, sans pour autant l’avoir voulu…



Je commençais de plus en plus à communiquer avec les autres blocs. Au début, je n’osais discuter qu’avec mon voisin car il s’était toujours montré très gentil et bienveillant envers moi. Mais je me suis rendu compte par la suite que cette peur, ou cette timidité, était injustifiée car tous les blocs étaient sympathiques et très jovials. Je me sociabilisais avec le temps et tous les blocs de mon entourage finirent par devenir des amis, ou au moins des connaissances.



Au fil des années, je rencontrai aussi d’autres sortes d’êtres rapides. Il y avait bien sûre les petits êtres qui me paraissaient chaque année plus petits et qui grouillaient de partout. Ils adoraient renter dans ma peau qui était désormais très rigide. Il creusait des trous et je devais pleurer pour les chasser. Pleurer signifiait que je faisais sortir un liquide collant et très odorant de mon corps à l’endroit où se trouvaient les intrus. Certains réussissaient à s’enfuir à temps, d’autres mourraient dans le liquide. J’adorais l’odeur de mes pleurs et en abusais parfois, ce qui avait le don d’énerver mon voisin. C’était d’ailleurs lui qui m’avait appris à pleurer, ce qu’il regrettait amèrement. Il se disait même « asphyxié », ce qui me faisait beaucoup rire.



Il y avait aussi des êtres rapides un peu plus gros qui habitaient dans mes jambes et dans mon chapeau : les mêmes que celui qui m’avait assommé lorsque j’étais jeune. Je les appelais mes habitants parce qu’ils venaient souvent dormir dans mes jambes. Chaque année, ils paraissaient un peu plus petits. Ils adoraient sauter de jambe en jambe et de bloc en bloc. Ils passaient de tout leur temps à jouer seul ou à plusieurs. Lorsqu’ils se promenaient, sur nous, ils nous chatouillaient avec leurs petites pattes et leurs queues douces et touffues.



Il y avait aussi les êtres volants. C’étaient en fait des êtres rapides qui étaient de capables de voler (vous l’aurez deviné). Il en existait de toutes les couleurs et de toutes sortes de tailles mais ils n’étaient jamais très grands.



Il y avait trois sortes d’êtres volants : les minuscules, qui étaient en fait des petits êtres, comment j’en ai parlé plus tôt, qui étaient capable de voler. Ils se posaient les particules de nos chapeaux et en mangeaient même parfois. Il y avait les êtres volants multicolores. Ils étaient eux aussi assez petits. Ils avaient un petit, long et mince corps surmonté de deux immenses paires d’ailes qui pouvaient être de toutes les couleurs. Ils étaient légers et calmes. Il y avait pour finir les être volants chantant, ceux que je préférais. Ils étaient plus gros que les deux premiers. Ils aimaient virevolter autour de nous et étaient très jouets. Ils se posaient parfois sur une de nos jambes et se mettaient à chanter. Leurs chants étaient doux et agréables. J’aimais d’ailleurs beaucoup les écouter.
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MessageSujet: Re: Les autres   Les autres Icon_minitimeDim 21 Jan - 20:50

Et puis il y avait des êtres rapides beaucoup plus grands, mais heureusement pour nous, parce qu’ils m’effrayaient, on ne pouvait les apercevoir que très rarement. Ils étaient bruns et se tenaient sur quatre longues et fines pattes. Ils avaient un long museau et des jolis yeux. Certains avec des espèces de jambes sur la tête. Ceux-là venaient parfois se les frotter contre nos blocs, abîmant gravement nos peaux, ce qui était très douloureux. Mon voisin m’avait alors expliqué qu’il fallait pleurer dans ses moments-là, ce qui permettait à nos blessures de guérir plus facilement et plus rapidement.

Un jour, un étrange être volants chantant s’est approché de moi. Il avait un long museau noir, fin et pointu de couleur noire. Il me faisait d’ ailleurs penser à un couteau bien aiguisé. Ses deux pattes étaient dotées d’immenses griffes et il avait un pelage noir avec des petites taches blanches. Après quelque temps d’hésitation, il finit par s’accrocher à mon bloc, plantant ses griffes dans ma peau, ce qui était très douloureux. Ensuite, il me tapa dessus violemment avec son museau, trouant ainsi ma peau. Il s’empara alors d’un petit être rapide et le mangea. Il en attrapa une bonne dizaine puis finit par repartir. Soulagé de son départ, je me mis à pleurer pour refermer les blessures qu’il avait provoquées, mais il revint quelques jours plus tard et le même manège recommença.

Je mis à peu près cent ans pour devenir aussi grand que les autres blocs, mais je n’étais pas aussi gros qu’eux. Chaque année, un arbre malade mourait chez nous. Parfois près de nous et nous pouvions le voir tomber, parfois nous entendions seulement les rumeurs. Cela m’attristait à chaque fois de savoir qu’un des nôtres était partis, même si je ne le connaissais pas.

Petit à petit, d’autres rumeurs commencèrent à nous parvenir comme quoi des êtres rapides appelés « les autres », des êtres différents de tous ceux que nous avions vus jusque là, tueraient des blocs en grand nombre. Je n’y ai d’abord pas cru car dans notre monde, il y avait beaucoup de rumeurs non fondées qui circulaient. Mais chaque année, je sentais qu’il manquait des blocs et la peur s’installa peu à peu en moi.

J’approchais les cent-cinquante ans quand je m’aperçu que la majorité des arbres avaient disparu. Je venais d’avoir 149 ans quand je vis les autres pour la première fois. Ils étaient loin de tout ce que je connaissais et de tout ce que j’avais peu imaginé. Ils se déplaçaient sur deux pattes seulement, laissant les deux autres pendre le long de leur corps. Ils avaient une tête ronde et n’avaient du pelage que sur une partie de la tête. Ils avaient plusieurs couches de peau : celle en dessous qui était rose virant parfois au brun, et plusieurs couches de couleurs étranges comme bleu, blanc ou même rouge. Et ces êtres pour le moins hideux nous effrayaient.

Mais à ce moment-là, nous n’avions pas encore vu les monstres. C’étaient des gros êtres incroyablement solides et rouges. Leurs gueules argentées étaient dangereusement tranchantes. Les autres les montaient et s’en servaient pour ce que nous redoutions le plus : tuer des blocs.

Je ne sais par quel miracle, je fus épargné comme une dizaine de mes semblables. Nous nous fîmes cette année-là la promesse de nous venger, notamment en essayant de nous reproduire le plus possible. Nous savions que cela prendrait énormément de temps mais nous étions également persuadés que nous y parviendrions. Ces autres ne pouvaient décidément pas être plus forts que nous, les blocs !

Nous tentions donc de produire le plus possible de graines que nos habitants iraient planter en remerciement pour l’hébergement. Ce qui se passa ; nos habitants plantèrent des centaines de graines dans ce qui était devenu une énorme plaine vide et triste. Nous nous endormîmes ainsi, rassurés, pensant que tout allait redevenir comme avant, lorsque le monde était encore peuplé de blocs et avec l’espoir que les nouveaux blocs mettraient peu de temps à grandir.

Mais lorsque nous nous étions réveillés quelque temps plus tard, la déception et la surprise s’empara de nous. Les autres avaient complètement transformé notre monde. Les autres avaient fait venir un énorme point de source liquide à la place de la plaine, à la place de nos semblables, ceux qu’ils avaient tués l’année passée. Une longue bande de terre de couleur claire faisait le tour du point de source liquide. Nous les blocs étions alignés le long de cette bande, qui continuait, je m’en aperçus plus tard, au-delà, créant des petites routes. Il y avait derrière moi une grande plaine verte. Notre petit monde était à présent si différent, il était devenu trop parfait, trop propret à mon goût.

Les autres venaient souvent se promener chez nous. Beaucoup de choses avaient changées à cause d’eux. Nos habitants qui d’ordinaire adoraient se balader de bloc en bloc se cachaient désormais dans nos chapeaux, à l’affût du moindre geste exécuté par les autres. Ils craignaient énormément ces derniers et s’enfuyaient dès qu’un d’eux s’approchait trop près. Les grands êtres rapide avaient complètement disparus et les autres êtres rapides avaient diminués en nombre.

Il y avait les grands autres et les petits. Les grands étaient calmes, et se baladaient tranquillement sur les bandes. Les petits, eux, étaient horribles. Ils gesticulaient partout et n’avaient aucun respect pour nous. Certains s’amusaient à nous blesser, à l’aide de petites piques très douloureuse. Certains essayaient de grimper dans nos jambes, tentant d’atteindre nos sommets. Ils étaient parfois tellement lourds qu’ils menaçaient de me casser une ou deux jambes. Il y en a même eu quelques fois qui m’en ont cassé une volontairement, à l’aide de leur deux pattes avant.

Les autres communiquaient par vibrations. Avec le temps, je pouvais en reconnaître quelques-unes unes, comme celles pour nous désigner par exemple. Leur façon de prononcer les vibrations traduisaient leur humeur, que j’ai vite appris à reconnaître. Lorsqu’ils étaient très contents, ils ouvraient grand la gueule et émettaient un joli son plus ou moins répétitif que j’aimais écouter. Ils réussissaient, grâce à ce son, à me communiquer leur joie, ce qui était très agréable.

Plus le temps passaient, plus j’apprenais à apprécier les autres et mieux je les comprenais. Leurs visitent m’étaient si chaleureuses et me remplissaient d’une telle joie que ma vie m’apparaissait enfin comme sensée, utile. Les visages encore vierges semblaient dessiner autour de mes feuilles des routes infinies de satisfaction qui traversaient leurs cœurs encore trop avides de nouvelles splendeurs. J’avais fini par trouver ma vocation ; celle du partage et de l’amour.

Mais je sentais que l’air devenait de plus en plus chargé, voire désagréable. Je ne comprenais pas ce qui se passait et cela m’inquiétait.

Rester là, enraciné dans cette terre de jeux en écoutant leurs chants, leurs rires qui témoignaient de leur gratitude. Ils avaient tellement l’air de comprendre mieux que quelques grands autres les choses importantes, indispensables de la vie. Mes journées s’épuisaient pendant que je songeais à ce monde trop parfait dans lequel les petits autres régneraient pour conquérir les âmes amoureuses de leurs vieux congénères, laissés trop souvent à l’abandon en faveur d’un esprit de sécurité, de matérialisme et envahis de tous ces éléments factices dont les jeunes cœurs ne font pas encore l’objet.

J’étais devenu le centre du parc : le centre d’un monde altruiste et bien plus humain que celui dont je n’étais qu’un arbre parmi tant d’autre. J’avais assisté à tant d’événements cruciaux de ma fondation : la première gamelle de Martin sur son vélo, les plaisanteries de Nicolas envers Caroline destinées à lui attirer ces faveurs, toutes ces nattes tirées, ces goûters partagées, ces bisous sincères échangés car oui quand on est un gosse on ne peut qu’être sincère et le goût du mensonge ne nous effleure même pas la pensées.

Cette liste de choses banales que je n’aurais jamais terminé et qui me font aujourd’hui comprendre de nombreuses citations et proverbes qui hantent votre esprit chaque fois que votre vie s’échappe à se laisse emporter par les clichés. Voilà pour quoi je vivais, et voilà pourquoi je ne vis plus aujourd’hui ; la vérité de tous qui planait dans leurs yeux et qui planera, je l’espère, toujours dans ceux des explorateurs de notre univers.

Après ce florilège de joie, les autres vinrent m’ôter ma seule raison de vivre : ils avaient détruit le parc. Ils ne m’avaient pas coupé. Je ne comprends toujours pas. J’aurais tant souhaité qu’il m’emporte avec ces enfants, avec mes enfants qui laissaient en moi un grand trou persistant depuis de nombreuses années maintenant. Et puis il y a une jalousie qui me pousse tous les jours à aspirer à l’hiver. Une jalousie qui me chuchote au creux du tronc qu’ils ont trouvé leur nouvel arbre, leur nouveau mentor.

Je me sens trahis, par ces autres que je croyais amis, par ces enfants que je croyais fidèles, par ces rêves utopiques des autres mondes, par ma vie et par mes feuilles. Mes feuilles qui ne veulent décidément pas tomber. Ces feuilles qui semblent passez outre mon ennui et mon désespoir.


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MessageSujet: Re: Les autres   Les autres Icon_minitimeDim 21 Jan - 20:51

L’air est devenu aujourd’hui irrespirable à un point qu’il m’arrive d’étouffer. Moi qui ne savais d’où cette pollution provenait je le sais aujourd’hui : ce sont ces autres, avec leurs monstres, qui le salissent. Les monstres sont grosses et peuvent être de toutes les couleurs. Leurs jambes sont rondes et ils roulent pour se déplacer. Ils rugissent, grognent et sont ainsi très antipathiques. Je ne les supporte pas, ils me sont trop désagréables.

Désormais je ne suis plus que l’arbre de l’avenue des amoureux. A vrai dire, je ne sais pas comment se nomme cette rue amorphe et infâme que je déteste, je me tiens bien trop loin de la carte qui signale son nom et qui doit être aussi laide que les gens et les maisons du quartier. D’ailleurs je serais bien incapable de la lire, j’ai déjà tellement de mal à comprendre ces autres.

Vous me demanderez pourquoi alors lui donner un nom si poétique. Et bien pour plusieurs raisons. D’abord j’aime la sonorité de ce mot. Ensuite et surtout, parce qu’on est venu me tatouer clandestinement il y a quelques jours. Mais que dis-je ? Je n’ai pas cette chance, je n’ai pas été tatoué, mais gravé, ou maltraité, ou bien même torturé. Pourquoi donc ? Pour l’éloge d’une histoire d’amour pathétique qui n’a pas duré une semaine. J’étais aux premières loges : premier baiser, première dispute, première et dernière séparation. Pathétique. Et le mot est faible.

J’accepte de souffrir pour des baisers sincères comme ceux de mes enfants, pour des disputes sincères comme celles de mes enfants, pour des séparations temporaires comme celles de mes enfants et puis pour tous ceux et celles de mes enfants que j’aurais encore à clamer haut et fort (très fort).Pas pour des adultes égoïstes et en quête de plaisir personnel, pas pour l’hypocrisie. J’ai un cœur sur mon corps et je n’ai même pas le pouvoir de le briser mais j’espère toujours que mes amours reviendront avec un couteau pour dessiner une fissure au centre de cette horreur qui me fait mal, afin d’anéantir pour toujours le souvenir débectant de ces vieux amants qui salissent les chansons de Jacques Brel.

Peu à peu, je me laisse mourir, et cela me rend heureux, heureux à l’idée que je pourrai bientôt en finir avec tout ça. Je n’essaie plus d’échapper à ces intrus qui m’envahissent peu à peu, qui me pourrissent, me tuent. Au contraire, je les aime, je les encourage. Je ne veux plus de cette vie. Les autres ont remarqué que je n’allais pas bien et je vois bien qu’ils veulent me sauver, mais je n’ai ni le courage ni l’envie.

Ainsi, je laisse désormais l’air m’étouffer et ces intrus me dévorer, et cela m’apporte une telle joie que c’en est écœurant. Je ne souffre pas, je n’arrive même plus à sentir les choses. Mon habitant m’a quitté depuis longtemps, je crois qu’il est mort. Je n’arrive même plus à culpabiliser. Cela n’ajoute qu’un élément à ma dépression. J’ai mis longtemps à admettre que je faisais une dépression. Et cela n’arrangeait rien à mon cas, et je n’en avais que plus envie de mourir.

L’heure de m’endormir n’est même pas encore arrivée et je perds déjà mes feuilles et mon corps commencent à se raidir. Les autres ne viennent presque plus me voir, ou passent leur chemin sans même m’accorder un regard. Il y a juste ces autres habillés en blanc qui tentent encore de me maintenir en vie, sans succès bien entendu.

Les jours passent, plus lents les uns que les autres. Je sens que l’hiver approche ce qui m’emplit d’une grande joie. J’ai désormais perdu toute mes feuilles et je commence à m’endormir. Je pense à mes enfants, ce qui me rassure.

Je m’endors et meurs en paix, je sais que tout ira bien maintenant.
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